Yzmoon Ab `el Nephryss... le Secret du Sang.

Milicien Classe : Spirit Master Messages : 6

Nom de Clan : Nephryss
Nom de Famille: Ab'el
Prénom : Yzmoon
Age : 17 ans
Sexe : Féminin
Taille : Très grande
Classe : Spiritualiste

Signe particulier : Possède des cornes...
Psychologie : huummm... a reniée son Humanité.

__________________________________________________ Histoire __________________________________________________

Jour du grand Cataclysme - Lieu inconnu.

Le Concile des 7 se tenait, pour la 5ème fois, en ce lieu secret. Un silence pesant planait sur l’assemblée. Ils attendaient tous la nouvelle avec une appréhension fébrile mêlée de crainte et d’inquiétude. Cela faisait maintenant des décennies qu’ils œuvraient dans l’ombre, corrompant l’éther, à des fins machiavéliques. A aucune étape de leur sombre machination, ils n’avaient envisagé l’échec. C’était ici et maintenant que l’histoire allait se jouer et tous se savaient les auteurs privilégiés d’un chapitre important de leur époque. Ils avaient tous attendus ce jour avec une impatience presque maladive. Soudain, la lourde porte de bronze s’ouvrit dans un bruit sourd de gonds usés. Un homme entra. Le regard assuré du messager, laissa présager de la nouvelle.
"La Tour est tombée! L’un des Balaurs a été assassiné au cours des négociations et la fureur des autres a détruit La Tour. La Tour est tombée!" Répéta t’il, rouge d’excitation. Les mots s’entrechoquaient dans sa bouche à mesure que l’ampleur du désastre s’imposait à son esprit.
Le messager s’était retiré depuis plusieurs minutes et chacun des membres s’était plongé dans ses propres réflexions, mesurant toutes les implications à venir : Les nouveaux plans à mettre en place, les ficelles à tirer, les personnes à influencer etc.… puis un homme se leva. De grande stature, au regard aussi acéré qu’un aigle, il balaya la salle d’un mouvement lent de tête puis satisfait du résultat, il lança :
"Ainsi tout se déroule à la perfection !" L’homme semblait rayonner d’un plaisir jouissif à l’énoncé de ce simple constat.
"Ceci était bien le but de tout notre… travail passé, n’est ce pas ?" Ajouta t’il à l’intention de ses compagnons.
La Tour était enfin tombée… La nouvelle digérée, les comploteurs savouraient maintenant, leur instant de gloire.
"Tu as raison !" Lui répondit sa voisine de droite. La femme jubilait maintenant qu’elle aussi entrevoyait les innombrables possibilités qui s’offraient à elle. Tous avaient de multiple raisons pour être assis à cette table de pierre, ici, à cet instant précis mais la plus puissante de toutes, était leur soif de pouvoir… un pouvoir si grand qu’il en donnait le vertige.
"Qu’en est il des Transformés?" Ajouta-t-elle à l’intention de l’homme maigre assis presqu’en face d’elle.
"Mes recherches se déroulent on ne peut mieux." Dit-il, satisfait de lui-même.
"Les derniers résultats sont très prometteurs. J’ai déjà obtenu plusieurs souches viables et l’implantation sur les sujets, que l’on m’a récemment amenés, à été un succès. Néanmoins, je ne comprends toujours pas pourquoi ces cobayes réagissent mieux au Sérum, que les autres. Les premiers tests montrent une convergence génétique de certains tissus. De plus, leur capacité à intégrer l’éther modifié au niveau moléculaire est de très loin supérieure à la moyenne. Cela ne pourrait s’expliquer que par une certaine… heu disons… parenté génétique mais bien sur, nous savons tous que cela ne peut être. Quoiqu’il en soit, nos premiers spécimens devraient voir le jour… sous peu." Dit-il, jubilant d’une joie malsaine.
"Et notre… Ami ? Avons-nous des soucis à nous faire de ce coté ?" Ajouta l’un des membres attablés, très intéressé par la réponse.
"Le Cornu est docile comme un agneau." Triompha-t-il.
"Nos puissants sortilèges le tiennent en respect et j’obtiens de lui tout ce que je veux. Néanmoins, le sort employé pour le sceller, arrivera bientôt à son terme et nous devrons le bannir avant qu’il ne s’échappe de son étreinte. Mais mes travaux seront achevés d’ici la, n’ayez crainte." Ajouta-t-il d’un air suffisant.
La discussion s’enflamma à mesure que l’Histoire à venir s’écrivait autour de cette table, à grand renfort de manche. Pendant près de 3 heures, les 7 donnaient la touche finale au Plan qu’ils avaient conçus et mis en place, des décennies plus tôt. Puis comme elle était montée, peu à peu, la tension retomba et les mots s’espacèrent.
"Bon !" Lança l’homme du début.
"Avez-vous choisi bien vos pions respectifs?" Ajouta t’il comme pour lui-même car il connaissait déjà la réponse.
"Oui tous sont déjà en place." Lui répondit son vis-à-vis, plus que ravi de la tournure que prenaient les événements.
" Alors il est grand temps pour nous de nous séparer! Nous avons encore à œuvrer et l’Avenir ne peut attendre. " Dit il en se levant.
Tous l'imitèrent puis ensemble se dirigèrent d’un pas déterminé, vers la porte.
A ce moment précis, nul ne vit la petite lueur sombre, dans un coin reculé de la pièce, clignoter faiblement puis disparaitre.

Nord Ouest de la future Belusan – Village du Clan Ab ‘el Nephryss

La bataille faisait rage depuis plusieurs heures. L’avancé des Balaurs avait été freinée mais les pertes en vie étaient très lourdes. Plusieurs brèches minaient désormais la défense du village mais pour une raison inconnue, l’ennemi ne prenait pas avantage de celles-ci. Les Balaurs continuaient de se ruer sur les défenses tenant encore debout, ignorant l’avantage tactique et moral, qu’ils gagneraient en s’attaquant aux positions affaiblies.
Le Commandant de la défense Ouest entra, avec grand fracas, dans la Salle des Gloires. Réunis en conseil de guerre, les seigneurs se tournèrent, comme un seul homme, vers l’entrée… la main sur le pommeau de leurs épées ou de leurs bâtons. Affichant une expression très sombre, le jeune officier, une saignée rouge encore fraiche courant sur la moitié de son visage, lança sans grande conviction :
"Les Balaurs reculent. Plusieurs de nos positions sont grandement affaiblies mais elles tiennent encore. Nous achevons les trainards. Néanmoins…" Las, après plusieurs heures de combats acharnés, il laissa sa phrase en suspens, un court instant puis repris :
" … plusieurs de nos éclaireurs, en provenance des Terres Vierges, ont rapporté une arrivée massive de renforts balaurs. Ils seront là à l’aube." Il reprit une certaine contenance et ajouta d’un ton qui ne laissait de place au doute :
"Mes Seigneurs ! Cette bataille est perdue d’avance !" Il se retourna sans ajouter un mot puis disparu dans la froideur de la nuit.
"Ilham !" Lança un vieil homme d’un ton autoritaire.
"Réunis sur le champ, 30 de tes meilleurs guerriers et escortez Ceux qui sont revenus." Remarquant que son interlocuteur allait rétorquer, il ajouta :
"Tu sais très bien que ce jeune officier a raison, Ilham. Même si quelque étrange pouvoir œuvre, en ce moment même, en notre faveur, tu sais parfaitement que nous ne résisterons pas à un autre assaut et 30 guerriers de plus, aussi puissants qu’ils soient, ne changera rien à l’issue fatale de ce combat. Notre Clan vit ses dernières heures, mon vieil ami… ne les gâche en paroles inutiles."
Puis d’un ton neutre, il récita un passage de la Prophétie de Yordanmyfass:" … les 30 quitteront le sentier rougeoyant du sang de leurs frères et éparpillerons les pétales de la fleur maudite, aux confins du monde."
Le puissant guerrier ne comprenait pas à quel mystérieux pouvoir, le vieil homme faisait allusion mais pour l’avoir servi des décennies durant, il connaissait depuis longtemps la sagesse des paroles du Patriarche du clan. Il se leva, décidé. Les autres remarquèrent la résignation sur son visage. En tant que guerrier, mourir au combat au coté de ses frères était l’honneur suprême de sa caste mais la mission qui l’attendait dépassait de loin, ses aspirations personnelles.
"Très bien… nous disperserons ‘Les Revenus’ aux 4 coins du continent puis nous reviendrons, honorés la mémoire de nos frères. Qu’Il en soit témoin!" Dit-il solennellement en levant la tête.
Des 53 enfants qui partirent ce jour la, traqués par les puissants Balaurs, seuls 17 survécurent à la traque assidue de leurs poursuivants. Ilham et 2 de ses frères survivants revinrent une année plus tard, honorer la promesse faite le jour de leur départ. Puis ils changèrent de nom et tous les 3 embarquèrent à destination d’une ile, qui devait voir naitre un jour, la puissante cité de Pandaemonium.

Quelque part dans une autre dimension, un autre temps.

"Puissant Seigneur, tous les pions sont en place. Vous n’avez qu’à ordonner…"
Quoique débordante d’une puissance ahurissante, la monstrueuse créature avait beaucoup de mal a contenir sa prestance face à l’Etre qui se tenait de dos devant elle.
Elle ajouta avec circonspection:" … mais si je puis me permettre, Mon Maitre, nous pourrions exterminer ces…" Il suspendit sa remarque, attendant une désapprobation de son Seigneur. Celle ci ne vint pas. Rassuré quant à l’humeur de son Mentor, il poursuivit :
"… Balaurs. Ils sont puissants mais notre force est sans commune mesure. Alors pourquoi faudrait-il envoyer nos armées au massacre et leur céder les Abysses
Le Démon se tourna vers son puissant vassal. La lenteur de ses mouvements témoignait d’une assurance sans faille. Quant à sa peau d’ébène, elle semblait suinter d’une énergie inouïe. En ces lieux, chacun de ses mots avaient force de Loi et nul n’avait jamais osé, ne serait ce du regard, défié cette toute puissante Créature. Une voix ancienne, profonde et glaciale, emplie soudain tout l’espace alentour.
"Nisrul…!" dit la formidable Créature. "Je tolère tes bravades parce que j’apprécie certaines de tes… qualités… alors fais en sorte que ce status quo reste inchangé. Tout Commandant en chef que tu sois, ton rang ne te permet pas de comprendre la finesse de Ses Plans. Celle que l’on peut nommer suit un plan que ni toi, ni moi, ne pouvons comprendre. Elle est en guerre et Aion est Sa cible ou… sur Sa route. "
Il avait prononcé les dernier mots à peine plus haut qu’un murmure mais Nisrul les avaient entendu. Son mentor voulait donc qu’il soit, d’une manière ou d’une autre, dans la confidence mais… pour quel plan à venir, cela il ne le savait pas. Il se promit toutefois, d’en trouver la réponse. Nisrul avait atteint cette position tant enviée, non grâce à sa force, quoique supérieure à bien d’autres Commandants d’armées mais plutôt à son aptitude exceptionnelle à comprendre les plans qui s’inscrivaient dans d’autres plans, les vérités qui se cachaient entre les mots. Maintenant, son seul et unique but était de franchir la prochaine marche : Devenir Commandant Suprême des Armées, c'est-à-dire prendre la position de… son interlocuteur. Depuis un certain temps, son Maitre semblait subrepticement le pousser dans ce sens… mais pour quelle raison. Malgré tous les moyens qu’ils avaient employés pour le découvrir, Nisrul n’avait recueilli jusqu’alors, aucune information. Son maitre poursuivait lui-même un objectif, qui lui était, pour le moment, hors d’atteinte de sa compréhension. Comme s’il avait intercepté ses pensées, son Mentor le regarda intensément puis son visage se détendit. Habitué de comploter au sein même de complots, Nisrul resta impassible.
"Je fais confiance à ta sagacité. Tu trouveras la réponse à tes … doutes. Maintenant parles moi de cet humain… le mage !" Demanda l’autre en le gratifiant d’un large sourire carnassier.
Nisrul ne savait pas si son Mentor faisait référence à la question lancée plus tôt ou bien à ses questions d’ordre plus personnel. Il réfléchirait plus tard à cela mais pour l’heure…
"Tout se passe comme vous l’aviez demandé. Ses recherches avancent beaucoup plus vite maintenant qu’il possède ces nouveaux spécimens d’humains… ils assimilent parfaitement la symbiose cellulaire."
"Excellent ! Bon voici mes ordres, Nisrul ! Quant tout sera prêt, fais en sorte que ces idiots de Balaurs reçoivent des informations. Qu’ils effacent toute trace de cela mais assures toi que certains de ces enfants d’hommes survivent au massacre. Surveilles bien leur ascension et quant ils seront suffisamment puissants, sélectionnes les plus prometteurs. Quant au mage, arranges toi pour que ses études aboutissent rapidement sans éveiller ses soupçons. Néanmoins, s’il venait à découvrir la véritable puissance de cette symbiose, assures toi que lui et ses acolytes trouvent une fin tragique. Utilise les Balaurs pour faire le travail."
"Il en sera fait selon vos ordres, mon Maitre !"
"Quant tout cela sera mené à terme, tu auras tout le loisir de mener à bien tes… aspirations personnelles mais d’ici là… ne me déçois - surtout - pas!" Ajouta la Créature, le regard féroce et la voix suintant une envie de meurtre à peine contenue.

Dans un petit village à l'Est d'Altgard – Il y a quelques années.

"Yz, ma petite souillon, viens me voir !" Lança le vieil homme assis sur une souche.
La fillette courait à en perdre haleine, dans les herbes hautes aux alentours du village. Le vent frais, de ce début de printemps faisait ondoyer ses longs cheveux blancs. Elle se tourna dans la direction de l’appel et…
"Grand Père !" tonitrua t’elle, heureuse.
Comme à l’accoutumée, armée de son sourire espiègle et de ses yeux charmeurs, elle savait toujours s’y prendre pour adoucir l’humeur bougonne du vieil homme. Celui-ci la regarda s’approcher, toute envie de la réprimander, aussitôt balayée.
Elle se jeta dans ses bras.
"Tu m’as manqué, tu sais Grand père !" commença t’elle.
"Toi aussi ma toute belle…" lui dit il en embrasant ses petites joues rondes.
"J’ai à te parler, Yzmoon." Il l’appelai rarement ainsi. La fillette sentit aussitôt que quelque chose n’allait pas. Elle recula d’un pas. Il lui attrapa tendrement les 2 mains.
"Tu vas bientôt avoir 10 ans, ma petite Yz, tu es donc en âge d’apprendre certaines choses. Tout ce que je vais te dire, doit rester entre toi et moi… ce sera notre petit secret !"
Pendant près de 2 heures, il lui parla, d’Aion, des contrées Atréia, d’Anciens, de Grands de ce monde, de la Prophétie de Yordanmyfass, des enfants comme elle, enlevés puis revenus avec certaines modifications de leur apparence physique. A cet instant, Yzmoonnephryss toucha inconsciemment l’une de ses cornes. Il lui parla aussi des évènements qui avaient précédés sa fuite et celle des 52 autres enfants, de son village natal, de ses vrais parents morts au combat, de quelque chose d’important qu’elle devrait accomplir plus tard, qu’il nommait l’Ascension, de leur séparation prochaine. Puis aussi des Balaurs, créatures draconiennes vivant dans un autre monde, appelé les Abysses, que souvent les parents utilisaient pour que leurs enfants finissent leur légumes. Maintenant, en y repensant bien, le vieil homme s’étonna que la fillette n’eût jamais montré de peur pour ces monstres assoiffés de mort. Recueillie 2 années plus tôt, par une famille charmante, elle était la seule enfant de ce village, à posséder ces étranges cornes. Les autres enfants la considérant comme une enfant des Balaurs, elle jouait la plupart du temps seule, en dehors des murs protecteurs du village, au grand dam de ses parents d’adoption et de son Grand père. Chaque fois qu’il rentrait de voyage, c’était le récit impliquant les Balaurs, qui la passionnait le plus et il ne se souvenait plus du nombre de fois ou elle l’avait harcelée pour qu’il l’emmène avec lui, combattre ces monstres. Il avait bien noté à plusieurs reprises, son intérêt plus qu’insistant pour ces créatures mais n’avait jamais comprit pourquoi. Quelque chose en elle l’avait toujours troublé et parfois même, fait peur. Malgré son sourire enjôleur, la fillette dégageait une aura prédatrice presque meurtrière. Quelque soit le secret caché au plus profond d’elle même, cette fillette renfermait des ténèbres plus noirs que les Abysses, eux-mêmes et il était sur d’une chose : Un jour ces ténèbres se dévoileraient… ce n’était qu’une question de temps. Il se rappela, à cet instant précis, deux passages de la Prophétie: Elles étaient là bien avant la Création du monde. Pendant plus de mille ans, Aion et ses armées d’Etres angéliques combattirent farouchement ces Créatures démoniaques…… Aion pleurait ses enfants morts au combat. Ses larmes formaient une rivière éblouissante qui s’écoulait lentement de ses yeux attristés. Il avait toujours su cette guerre inéluctable mais il se rendait compte que le fardeau de la victoire serait lourd à porter. Il courba le tissu de l’espace et rejoignit ses armées. Aux prises avec un puissant adversaire, Eluniel fut le premier à Le sentir arriver. S’immergeant totalement dans l’aura divine, il sentit sa propre force grandir sans commune mesure et son ardeur décupler. D’un formidable revers de son épée lumineuse, l’angélique trancha d’un coup puissant l’une des cornes de son implacable adversaire. La créature hurla sa douleur et son cri assourdissant ébranla la seconde attaque de l’Ange. La lame dévia de sa trajectoire mortelle mais s’enfonça néanmoins profondément dans la poitrine offerte du démon. Eluniel réalisa que la blessure quoique grave, ne serait pas fatale à son adversaire. Le démon grandement affaibli, se débattait en tous sens, sous l’emprise d’une douleur sans nom. Eluniel suspendit son coup de grâce et suivit du regard la corne qui scintillait d’une lueur sombre et menaçante. Celle ci tomba dans la rivière de larmes de son Créateur. L’espace d’un instant fugace, l’Angélique vit la rivière devenir aussi noire qu’une nuit sans étoiles puis le flot de larmes repris sa couleur immaculée. Mue par une colère insoupçonnée, la lame d’Eluniel trancha net la tête de son adversaire.
Les pensées du vieil homme refirent surface dans le moment qui s’écoulait et son regard se posa sur la fillette en pleurs.
"Partir, encore et toujours partir… emmènes moi avec toi, Grand père ! Je n’ai pas peur des Balaurs et je serai forte !" Dit-elle la voix pleine de sanglots.
"Yz, ma fille ! La ou je vais, je ne peux t’emmener car c’est un voyage sans retour. Le temps est venu pour moi, d’accomplir ma destinée comme viendra un jour, le temps pour toi, de marcher vers ton destin."
Il fit une pause, cherchant ses mots.
"Je ne puis prédire l’avenir mais restes fidèle à ta… nature intérieure et ce qui, un jour, fut caché, sera révélé… pour ton bien ou ton malheur, je ne saurais le dire."
A présent, je dois partir et toi aussi, bientôt, si tu veux protéger ces gens de ceux qui te cherchent ou te chercheront."
"Ceux qui me cherchent ?" demanda-t-elle sans conviction, les yeux mouillés.
"Oui… ceux qui t’ont donné ces… 2 magnifiques cornes ! Écoute-moi bien, ma chérie ! Atteins l’Ascension et prépares toi bien au destin qui sera un jour le tien car, ce qui te fut donné, te sera réclamé."
L’instinct forgé par des années de combats et de traques incessantes, la fillette sentit aussitôt l’importance de ces révélations. Elle sécha ses larmes et lança à son Grand père, un regard plein de défi. Elle pleurerait plus tard, si elle en avait toujours envie.
Le vieil homme se leva. La réunion avec sa petite protégée s’approchait déjà de sa fin. Cela le désola de devoir faire ce qu’il s’apprêtait à accomplir mais à présent, il restait si peu de survivants et encore moins nombreux étaient ceux qui possédaient une part de Vérité. Il n’avait déjà que trop attendu. Froid comme l’acier, son regard plongea droit dans celui de la fillette :
"Je laisserai des signes. Trouves les et tu trouveras une partie de la Vérité. Il te faudra néanmoins trouver les parties manquantes par toi même."
Elle fit un oui décidé de la tête. Il se pencha alors vers elle, l’embrassa tendrement sur les joues et ajouta:
"Prends ceci, Yz ! Tu comprendras un jour comment l’utiliser." Des larmes roulèrent sur ses joues.
"Puissent un jour tes ailes te porter haut et loin." Dit-il, en souriant.
Il déploya ses ailes puis s’envola sans un regard pour le petit être qu’il avait chéri et protégé durant tant d’années.
La fillette resta un long moment à fixer l’endroit du ciel ou son Grand avait disparu. Puis elle se rappela l’objet qu’il lui avait laissé. Elle regarda fixement la petite boite en bois ouvragé, au creux de sa main. Elle fit glisser lentement le couvercle couvert de symboles et soudainement, ses yeux s’écarquillèrent de surprise, en voyant l’objet à l’intérieur. Venant d’un clan guerrier, elle savait ce présent uniquement réservé aux combattants les plus valeureux. Elle comprit aussitôt le message que son Grand père lui avait laissé.
Deux jours, plus tard, à la faveur d’une nuit sans lune et forte d’un courage qui aurait pu déplacer des montagnes, elle quitta, sans un adieu, le village qui l’avait recueilli, emportant avec elle, un petit couteau, quelques fruits secs et une petite boite en bois. Comme l’avait noté son grand père, sa nature profonde prenant parfois le pas sur l’humeur du moment, Yzmoonnephryss s’enfonça dans la torpeur moirée de la nuit, un sourire… prédateur sur les lèvres.

La fillette aux petites cornes ne devait jamais revoir son Grand père.

_________________________________ Extrait du journal d’Yzmoon Ab `el Nephryss. _________________________________

La Rencontre...

J’étais venue à Morheim car je me souvenais que les guerriers du village s’y étaient rendus quelquefois. A plusieurs reprises, j’avais demandé à Grand Père de me laisser les accompagner mais prétextant toujours la même excuse, il avait toujours refusé. Les dangers rôdant sur les routes ne me faisaient pas peur… pire quelque chose en moi s’en délectait même !
Je fis donc le tour des échoppes, des bars, à la recherche d’une personne qui aurait pu connaitre quelqu’un de ma tribu. Un vieil homme se rappela avoir croisé parfois, des guerriers qui, avait il dit, portaient des cornes comme moi. N’ayant aucune autre information susceptible de m’aider, il m’aiguilla vers un petit village, quelque part au sud de Morheim.
Il faisait froid ce jour la, au village d’Alsig. La pluie tombait en rafale et le vent soutenu, faisait craquer les grands arbres alentours. A peine arrivée, un homme m’accosta. Son regard direct me fit penser aussitôt a un guerrier habitué aux combats… enfant, j’avais tant de fois vu ce regard acéré, dans les yeux des nôtres. Il se présenta sous le nom de Kramer. Comme il semblait ma tribu, je me laissai guider vers une petite taverne en haut d’une butte. Nous nous assîmes loin du comptoir… les quelques clients nous jetèrent un bref regard puis retournèrent a leur propres préoccupations. Il me proposa une bière... je pris un jus de meyla. Puis il partit dans un monologue sur la vie du village, les escarmouches avec les Lépharistes, les puissants guerriers Maus qui vivaient plus haut dans les montagnes. Tout ceci n’avait que peu d’ intérêt pour moi mais néanmoins, j’écoutais d’une oreille attentive, attendant le moment ou il en viendrait au fait qui nous réunissait, ici et maintenant. Puis…
"J’ai connu ton Grand Père !" me dit il soudain. Un peu surprise par cette brusque affirmation, je ne sus quoi ajouter.
"Il venait ici, de temps à autres, surement pour régler des affaires, quoique je ne n’ai jamais su réellement pourquoi." continua t’il. Il marqua une courte pause.
"Tu vois ton Grand Père était quelqu’un de très mystérieux et quoique nous ayons tous deux, pas mal bourlingués dans ces contrées, je n’ai jamais réellement su qui il était vraiment." finit il par ajouter.
Puis il enchaina sur quantité d’anecdotes, batailles et autres faits. Je préleva au passage certaines informations sur de puissantes armures détenues par les Maus.
Après un long silence, qui semblait parlé d’une autre époque...
"Orlan en saura peut etre plus que moi!" dit il.
"Orlan ?" demandai je.
"Ma mère !" dit il.
"Elle vit quelque part après les Sources chaudes d’Halabana. Même si je te sais capable de pouvoir te débrouiller seule, prends garde néanmoins, cet endroit est très dangereux. Ma mère connaissait ton Grand Père bien longtemps avant que je ne le rencontre. Elle saura peut être quelque chose… d’utile pour toi." Son clin d’œil me fit sourire.
Je traversai donc les Sources chaudes à la faveur de la nuit et rencontra Orlan, peu avant la venue de l’aube, à l’endroit exact mentionné par son fils. C’était une vielle femme au crépuscule de sa vie que je trouvai, ce matin là et sur le lent chemin qui nous emmena vers son ultime voyage, elle me révéla les informations que je cherchais.

Longtemps après notre séparation sur la route de Morheim, je me remémorai encore et encore ses étranges révélations.

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[color=darkblue]J'ai enfin retrouvé des traces de mon passé et c’est désormais dans les Abysses que doit se poursuivre ma quête. C’est là que Grand père s’est rendu après m’avoir… quittée. Une chose est indéniable cependant, plus j'avance et plus les Ombres me courtisent. Mais je vois dans la Lumière et les Ténèbres qu’un seul et même visage et les Dieux sont en guerre.
Le Premier d'entre Nous se trompait, la Liberté est un choix pas un don. Ils sont désormais Légions au cœur du Chaos car cette Compagne requiert une volonté propre et indéfectible. Quant à moi, il n’existe désormais nul Etre capable de me soumettre, nulle Force capable de me faire plier, nulle chaîne capable de m'entraver. Jamais ma volonté ne fléchira car je marche à jamais, libre sur le chemin que je trace. Ma route n'est pas semée d'obstacles à franchir mais de défis à relever, ni d'embuscades à briser mais de combats à mener.
Je forgerai ma Destinée dans le Sang et la Violence, si je le dois... dans l'Amour et la Paix, si je le peux!

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Révélations...

Ce journée là avait été d'une grande monotonie. Après avoir rendu quelques services à des Shugos de la capitale, je m'étais rendue à Belusan, résignée à tuer le temps en testant quelques talents fraîchement acquis, sur un groupe de Balaurs particulièrement coriaces. Je me rendis donc sur leur base arrière en prenant un chemin secret connu de peu. Cela faisait maintenant un bon moment que je massacrais, sans aucun état d'âme, ces puissants pseudo drakens quand l'un d'entre pour une raison que j'ignore encore aujourd'hui, me demanda d'épargner sa vie. N'étant dotée d'aucun sentiment de pitié, quelqu'il soit, je me demande aussi pourquoi ce jour là, je laissa l'incantation sur mes lèvres, s'évanouir... Quelqu'en fut fut raison, aussi sinistre qu'elle puisse être, cela s'avérait être un signe du destin... pour peu que je crois à cela!

La pitoyable créature parla:

"Je… je connaiiitrrre corrrnes… déjà vus dans vvvvaisssseeaaauuuu nous…" dit elle d'une voix très basse et sifflante.
"Pareil corrrnes comme sur dessssin... crrrréatuuuure, vieille légende nous... " Ajouta t'elle. Paradoxalement, je me surpris à apprécier les tonalités de sa voix. Elles dégageaient l’odeur d’un souvenir nostalgique. Je souris à moi-même de cette pensée. Me voyant apaisée, la créature entreprit de me conter une des légendes de sa race.

A la fin de son récit, les yeux de la malheureuse créature me fixèrent d’une surprise horrifiée alors que toute vie s’en échappait. S’en même m’en rende compte, le sort évanouit, que je lui destinais avant cette interlude, s’était reformé sur mes lèvres, ne lui laissant aucune chance au seuil de la mort. A mesure que la vérité cachée dans ce récit se frottait à ma propre vérité, certains flous de mon passé furent éclairer d’un éclairage nouveau. Certaines vérités n’étaient pas faites pour être entendues, celle-ci en faisait définitivement partie.
Je contemplais la coquille vide, un long moment, les pensées se bousculant dans mon esprit.

Ainsi, d’après la légende, bien avant la venue des Balaurs, il existait une autre race dominante dans les abysses… les Balaurs les nommaient : Daemons.
Farouchement décidés à s’accaparer les abysses pour leur seul compte, les balaurs engagèrent les Démons dans de sanglants combats. La récit disait que malgré l’incroyable puissance de cette race, les Balaurs n’avaient eu aucun mal à se défaire des Démons mais paradoxalement, la légende mentionnait qu’à la suite d’une défaite balaure mineure, les Démons avaient totalement disparus des abysses et aucun d’eux n’étaient réapparus depuis lors. Outre, la fierté des balaurs à avoir terrasser ces puissantes créatures, sans peine, la légende faisait mention du faible nombre des Daemons engagés lors des combats et de leur formidable puissance.
Repassant le récit en boucle dans mon esprit, je remarquai que les quelques allusions quant aux caractéristiques de ces daemons, faisaient d'elles des créatures de très grande taille et dotées d’une puissance incroyable. Malheureusement, dans ce récit basé sur une légende, bon nombre de ces informations devaient avoir été exagérées par le malheureux à mes pieds ou ses compatriotes, au fil des siècles.
Machinalement, je m’éloignai lentement du cadavre… probablement d’ici peu, quelque patrouille trouverait ce corps et pour l’heure, me battre était à mille lieues de mes pensées…

Maintenant, je savais pourquoi, Grand Père étaient partis pour les abysses... j’avais définitivement besoin de calme pour repenser à tout cela et un seul endroit s’imposa à mon esprit... les Abysses.

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Puissent vos ailes vous porter haut et loin...

Yz.